Frantz Succab - Conte à mourir debout - La soirée suit son cours. Roberval, le vieux et célèbre "tanbouyé", prend soin de son instrument. Il en ajuste soigneusement la peau en essayant d'en sortir le son parfait. Bertilia, son épouse, s'affaire en cuisine et sert la soupe à son homme. Le silence est lourd. Normal : entre deux cuillerées, Roberval réfléchit à la manière dont il va annoncer sa mort prochaine... Comment va-t-il se préparer à rendre compte, aux anciens déjà partis, de ce qui se fait dans le monde des vivants ? Comment va-t-il s'imposer à tous comme un mort respecté ? Quelle trace va-t-il laisser dans ce bas monde... ? Non loin de là, "Le Chroniqueur" s'apprête à digérer l'événement à sa façon. Poussé par les médias qui en veulent toujours plus, il se présente en conteur moderne, envahissant le quotidien des familles et n'hésitant pas à soutirer les confidences, à les interpréter à son gré, voire carrément à réinventer la vie de ceux qu'il croise. Mais trompera bien qui trompera le dernier.. J'ai découvert Frantz Succab lors des ateliers que j'ai menés en Guadeloupe à l'initative d'ETC_Caraïbe. Un homme surprenant, au passé visiblement animé par des péripéties journalistiques qui ont laissé des traces. Il y a longtemps pratiqué l'art du pamphlet et je ne doute pas que certains craignent encore aujourd'hui d'être sa cible. Mais en ce qui me concerne, il s'est révélé un agréable compagnon de discussion politique et philosophique teintée d'un humour qui lui est propre... et que j'aime à partager. Qu'il se mette aujourd'hui au théâtre pour dénoncer les travers du monde (de son monde !) me ravit.
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54 pages
4 comédiens 1 comédienne
Texte théâtral
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